Mourir à Petit Feu ou Partir ?

Publié le par Bernie

Mourir à Petit Feu ou Partir ? That is THE question ! ...



Aujourd'hui, j'écris pour me libérer d’un fait marquant de ma vie...
Tellement marquant, que rien que d'y penser, mon estomac se noue, ma gorge se bloque et mes yeux s'embrument...
Je ne fais pas l'exhibition dun drame latent, non...
J'exorcise mes fantômes, mes peurs viennent de leurs présences......

 


Lisez ou pas... Je ne vous en voudrais pas si vous passez votre chemin...

Evaluez ou pas... Faites selon votre ressenti...

Commentez ou pas... Mais n'écrivez pas, svp, des mots pouvant blesser... Mieux vaut un silence compréhensif...


Merci de me lire ...



Après avoir lu le texte de petit.ange, j'ai eu une bouffée de douleur, tant son texte est criant... Et puis, sont remontés mes souvenirs, mon vécu... C'est fou, tout ce que l'on peut supporter à certaines périodes de notre vie !

Essayer de faire un bilan ...




II y a des faits vécus qui sont enfouis au plus profond de nous, et, qui, sans qu'on le leur demande, ressurgissent... Comme ça... Sans raison...
Cette année-là, l'année du changement de siècle a bien faillit m'être fatale... Mais le sursaut de vie est plus fort que tout... C'est précieux, UNE VIE... Les mères le savent bien, et les pères aussi... Enfin, pas tous...



J'ai souvent flirté avec la mort... Depuis ma naissance... Elle ne m'effraie pas... Elle fait partie du cycle de vie... C'est un peu cette roue qui tourne, et chacun aura droit à un de ses rayons...


La Mort... La VIE...
La Vie... La MORT...


La naissance d'un petit être annonce, en quelque sorte, une mort future...
Cette dame là, terrorise certains, ou en apaise d'autres...
Tantôt géolière, tantôt libératrice, elle fait partie intégrale de notre vie...
Parfois elle emporte avec elle des douleurs, des secets...
D'autres fois, elle vient chercher des êtres chers avec violence...
C'est elle, c'est la mort...

Parfois elle s'acharne...
Parfois elle joue l'indifférente... Mais dans les deux cas, elle est souffrance !


Mais la mort, aussi, de temps en temps, vous refuse... Un peu comme si elle murmurait, au creux de votre oreille : " non, ce n'est pas le moment, ce n'est pas TON moment..." ... Alors, de nouveau, il faut s'accrocher à cette putain de vie à la con... (Je sais, je suis vulgaire, pardon pour les oreilles sensibles...)


Oui, Putain de Vie...

Oui, c'est une putain la vie...
Elle va où ça vit, la vie !
Elle prend toutes sortes de formes, la vie...
Pour vous garder en vie, la vie !...
Même lorsque vous n'avez pas ENVIE d'être En Vie !...



J'ai fait le yoyo entre les bas et les hauts... Vous ne me croiriez pas, mais la puissance vitale qui nous anime est forte, même dans mes moments les plus faibles... Et faible et un mot insuffisamment parlant ... Mon état physique ne me permettait pas de tenir debout... Mes 20 kilos -toute mouillée- n'alarmaient personne... Ni médecins, ni famille... Seul mon kiné réagissait ! Et quel kiné... Si je suis encore de ce monde, c'est grâce à son écoute, grâce à l'attention qu'il a su me porter...
Je lui donne de mes nouvelles, encore aujourd'hui, par doses homéopathiques, certes, mais ce kiné-là m'a "sortie" de ma spirale suicidaire... Merci à D.F. qui a été remplacé par O. ...

  • En 1959, une sévère déshydratation a bien faillit m'emporter, mais non...
  • En 1967, des convulsions, non moins sévères, auraient pu m'envoyer "ad patres", mais non... L'adolescence se passe, entre convulsions et insouciance ...
  • En 1973, c'est la naissance de ma petite sœur M.J, 3ième fille de la famille... C'est aussi le divorce de mes parents… Violentes disputes parentales…
  • En 1976, arrive la rencontre de l’être cher… C’est beau l’Amour ! On y croit à 16 ans à l'amour ! Et puis, les parents, ils n’y comprennent rien ! On est beau, on est fort ! On va leur montrer, nous, que notre couple sera solide ! (Pas comme eux !)… A la vie, à la mort ! Tiens, la revoilà, elle, la mort !
  • En 1980, auront lieu deux mariages dans la famille, celui de ma sœur M.P, en juin ; et le mien, en août…
  • En 1983, obtention de mon D.I… 1er poste à 20 kilomètres de chez moi, le pied… Mutation en fin d’année dans ma ville… Tout Va Bien … ? Oui, en apparence...
  • En 1985, naissance de ma grande Adeline,
  • En 1986, naissance de ma cadette, Aurore.

Mes deux trésors, mes deux poupées... Elles sont désirées, je ne voulais pas plus de deux ans d’écart entre-elles… Je suis comblée par leurs naissances !
Elles sont aujourd'hui ce que j'ai de plus précieux... Elles n'ont pas eut d'enfance et sont entrées dès leur plus jeune âge dans un monde d'adulte, où il a bien fallut qu'elles s'adaptent... Elles m'ont choyée quand j'étais faible, elles m'ont remplacée quand j'étais fatiguée, elles m'ont donné la force de lutter et de vivre... Merci mes filles chéries... Je serai toujours là pour Vous...
Ce que nous avons vécu toutes trois nous a soudé et uni dans un amour sincère...
Vous êtes ma réussite et je suis fière de votre parcours ...


Ne jamais se fier aux apparences ! JAMAIS… C’est à ce moment-là que parfois, les tours de la vie se manifestent… Et, c'est une autre histoire qui débute...


Depuis 1987, j’étais suivie, selon les dire d’un neurologue, pour une suspicion de S.E.P (Sclérose En Plaques)… Soit ! Advienne que pourra ! Je ne quitte pas mon travail, vois régulièrement un médecin, suis des traitements de fous, poursuis mes activités normalement… Nos amis médecins ne comprennent pas… Je n’ai AUCUN symptôme d’une S.E.P… Pas de poussée, pas de rémission, pas d’évolution… Rien du tableau clinique officiel !


Et la médecine, la sacro-sainte institution, s’acharne ! Les rendez-vous chez ce neurologue, sommité connue et reconnue sont un calvaire ! Je n’ai, de tout mon parcours hospitalier, jamais rencontré un homme aussi froid, inhumain, distant… Il refuse la présence de mon mari, et ne me dit rien… C’est mon généraliste qui me dit ce qu’il en est !...

Entre 1987 et novembre 1990, je n’ai « que » 11 jours d’arrêt de travail… Le médecin ne comprend pas, mais un jour de rendez-vous, il devait être énervé, il me dit : « De toutes façons, chère madame, vous ne verrez pas 1991… ! »…

Je suis abasourdie, et ne trouve rien à répondre…
Je rentre bouleversée et ne dis rien à personne de son funeste diagnostic... !

Une légère dépression s’installe en moi… Je lutte, essayant d’oublier ce noir présage… Mes fillottes, âgées de 2 ans pour Adeline, et de 3 mois pour Aurore, ont besoin de leur moon ! Alors, je m’accroche, et je vis, nous sommes en 1987…

En 1990, arrive mon accident, je ne m'en sors pas trop mal... Je suis en fauteuil, ce n'était pas encore LE moment... Mon couple paraissait solide, 10 ans de mariage... Un mari, 2 jolies poupées, la maison, mon métier d'institutrice qui me passionnait... Et, avec l'accident, j'ouvre enfin mes yeux...


Oui, cet accident est un signe... Signe de la vie... Souvenez-vous ... Qu'avez dit ce toubib... ? Que je ne verrais pas 1991... Nous sommes ce jour-là vendredi 16 novembre 1990 !
Il était temps ! Merci la vie ! D'un peu plus, la prédiction médicale aurait pu se réaliser et là, c'était le crématorium... (humour de Bernie) ...


Donc, je disais, cet accident, en m'immobilisant m'a permis de faire mon introspection...
J'ai vu la réaction des parents, de la famille, des amis, des connaissances...

Je puis vous assurer d'une chose : ne vous fiez jamais à ce que vous voyez... Fiez-vous à votre coeur, à vos ressentis...


J'ai supporté beaucoup d'humiliation entre 1990 et 2000 ... Il m'a fallut ce temps pour analyser, comprendre et me "renforcer"...

Depuis que je suis en fauteuil, dès 1990, mon image pour certains proches est cassée ! Je ne suis plus la même !
Et ce, cette attitude d'indifférence vient en tout premier des proches ! (parents, conjoints, frères ou soeurs...)

Et puis, ce geste... Cet acte de violence sur moi, devant ma cadette...


Oui, oui, j'y arrive au fait marquant...

Si vous saviez comme il est difficile à prononcer ce fait... Comme la douleur est lancinante... Persistante... Enfouie en moi, dans ma chaire, dans mon âme, dans ma tête....
Et pourtant, je ne lui en veux pas... Je ne suis pas en colère après lui... Je ne suis pas rancunière, ni colérique...
Ces deux "sentiments" ne sont que porteur de négatif, de fourvoiement... Ils nous aveuglent et nous ne voyons pas la lumière… Quelque soit notre chemin de vie, il y a TOUJOURS une lueur, un espoir qui nous attend, nous appelle…
 

Voilà, c'est simple... C'est court, rapide...

Un soir, mon mari, qui m'avait complètement isolée... Oh, dans une maison confortable... mais plus personne ne venait... Mes seules visites étaient mon kiné, ma femme de ménage, mon infirmière... Un soir, donc, il avait bu... comme tous les jours, il a essayé de m'étrangler... Je n'ai même pas réagi....
J'ai vu défiler les naissances de mes filles... Aurore a hurlé "ARRETE PAPA... NON...."
Il a desserré ses mains... Et est parti... Pour revenir deux heures après... Cette nuit fut ma nuit de prise de décision...

J'ai tout fait pour essayer de garder un équilibre familiale et l'année 2004 a vu mon départ définitif de cette prison dorée qu'était devenue notre maison...

Mon divorce a été prononcé en 2007... Quelle rapidité pour un divorce avec consentement mutuelle, demandé en septembre 2003 ... !

S'il est une chose que j'ai réussi, c'est cette initiative ... Celle de partir...

 

Merci d'être resté jusque là...

 

Il est possible de vivre sans se souvenir et de vivre heureux, comme le démontre l'animal, mais il est impossible de vivre sans oublier.


Friedrich Nietzsche

Publié dans Mon Monde...

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